Les coulisses du Bestiaire humain [E03]
Les coulisses du Bestiaire humain, la docu-fiction de l'été (suite)
À l'origine, quand l'anthologie balbutiait encore, elle n'a pas dit son nom, elle a prononcé ses premiers mots dans un manifeste. Le titre n'est venu que beaucoup plus tard.
Un manifeste ? Pourquoi rédiger un manifeste, un texte dont on ne sait plus très bien ce qu'il veut dire dans les milieux culturels, à part une vague réminiscence de groupes gesticulants et bavards imprégnés d'urgence ou d'importance autoproclamée ?
La réponse est dans la vague, notre projet se vante d'être ludique et agité, urgent et solennel. Le manifeste déclarait ses intentions qui n'avaient d'autres exigences que de satisfaire les chimères de ceux qui le signeraient.
Vaste programme pour un seul livre dont nous étions sûrs de reconnaître une seule autorité : le plaisir dû aux signataires. Ce livre n'existerait que pour permettre de publier ce qui nous tenait à cœur, le meilleur de nous-mêmes sans obligation supérieure, sous une seule bannière qui proclamerait sa liberté d'expression.
Le concept a plu et les idées ont suivi, l'anthologie devait être écrite et graphique mais aussi un objet entièrement créatif pour tous depuis les auteurs jusqu'aux maquettistes, avec une assemblée sans devoir de présence et l'ambition de réaliser autrement, etc. Ça a marché et nous en sommes fiers.
Un talent d'illustrateur s'est éveillé, Samuel Minne. Dominique Douay a signé le manifeste après trois minutes de réflexion puis il a brûlé la politesse à tous et allumé d'autres foyers en ramenant des créatures de la vallée des Taïpi, un lieu où il séjourne depuis qu'il a rencontré Melville.
(à suivre...)